110
DOCUMENT
69 APRIL 1915
ce
sera
plus
difficile
après
la
guerre
qu’avant: car longtemps
subsisteront
des
ma-
lentendus,
des
rancunes,
des amertumes. Mais
il suffit, pour commencer,
qu’un
petit groupe
de toutes les nations ait
la
volonté de
réaliser
cette unité. Les autres
suivront,
peu
à peu.-
Au
reste, je conserve
l’espoir qu’après
les immenses souf-
frances et le délire de
ces
mois,
une
réaction
suivra
et
que
les
peuples se
réveille-
ront, honteux,
meurtris
et
repentants.
En
attendant,
nous
n’avons
qu’à garder
dans la
tempête
notre
calme
et notre
foi.
Peu à
peu,
ils
rayonneront.
Veuillez
croire,
cher
Monsieur,
à
ma
haute
et
dévouée
sympathie
Romain
Rolland.
Beauséjour, Genève-Champel
Je crois
qu’une
de
nos
tâches les
plus
efficaces doit être de
répandre
les docu-
ments
qui
peuvent
s’opposer
à
l’esprit
de
haine.-
Dans
ce
sens, je
me permets
d’attirer votre attention
sur
le
rapport
(qui
va
être
publié)
du lieutenant-colonel
suisse de
Marval,
délégué
de
la
Croix-Rouge
Internationale, sur
les
camps
de
pri-
sonniers allemands
qu’il
vient de
visiter
en
France, en Corse, en Algérie
et
en
Tu-
nésie.[2]
J’ai
entendu hier
une
conférence de lui
(avec
projections),
et
j’aurais
voulu
que beaucoup
d’Allemands
puissent
l’entendre
aussi.[3]
Il serait très bien
que
M. de
Marval refît la conférence
en plusieurs
villes
d’Allemagne.
Son
témoignage
ne sau-
rait
être
suspect:
car un
de
ses
frères est officier dans l’armée allemande.
ALS.
[33 003].
With
the
exception
of
the
salutation, closure,
and
postscript,
this letter
appears
in
translation in
Nathan and
Norden
1960,
pp.
13-14. Written
on
letterhead
of
the
“Agence
internatio-
nale des
prisonniers
de
guerre,
Comité international de la
Croix-Rouge,
Genève
(Suisse),”
with which
Rolland
was
affiliated.
[1]Doc.
65.
[2]Dr.
C. de Marval’s
report
on a trip
to
Algeria
and Tunisia in
February
1915
was never published
(see
Knitel
1967,
p.
43).
[3]In a speech
delivered the
evening
of
26
March,
Marval stated that he “is convinced that German
prisoners
in France
are
under
a very
firm,
but
at
the
same
time
very
chivalrous hand”
(“a
la conviction
que
les
prisonniers
allemands
sont,
en
France,
sous une
main très
ferme,
mais aussi très chevale-
resque.”
See
Journal de Genève 87
(29
March
1915),
Evening
Edition,
p. 3).
69. To
Tullio Levi-Civita
[Berlin,]
2.
April
1915.
Hoch
geehrter
Herr
Kollege!
Ihr
Brief
vom
28. März hat mich ausserordentlich interessiert.[1] Anderthalb
Tage
musste ich
unablässig
nachdenken,
bis ich darüber im Klaren
war,
wie
Ihr
Beispiel
mit
meinem
Beweis in
Einklang
zu
bringen
ist. Ich sende Ihnen Ihren
Brief
mit,
damit ich mich ohne Mühe
für
Sie
darauf
beziehen kann.
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