DOC. 131 DISCUSSION ON RELATIVITY 231 94 [M. Langevin.] bulletin de la societe franqaise fondamentaux : le principe de relativite et le principe de la cons- tance de la vitesse de la lumiere. Selon le premier principe, les Equations traduisant les lois qui regissent les phenomenes doivent avoir la meme forme pour tous les systemes d'inertie en trans- lation uniforme les uns par rapport aux autres ce principe fonde sur l'experience s'est toujours trouve confirme dans tous les domaines de la physique. L'isotropie de la vitesse de la lumiere, autrement dit la constance de c quand on passe d'un systeme gali- leen ä un autre, est une consequence de ces lois de l'electromagne- tisme que personne ne peut raisonnablement songer ä contester, et se trouve directement verifiee par des experiences du genre de celle de Michelson. Dans la nouvelle cinematique le temps a perdu son caractere absolu chaque systeme d'inertie a son temps particu- lier la notion de simultaneity d'evenements eloignes les uns des autres perd toute signification du reste, le principe de causalite ne subit aucune atteinte si l'on admet qu'il n'existe aucune influence capable de se propager avec une vitesse superieure ä la vitesse fondamentale c. Mais la theorie de la Relativite generalisee va plus loin et la phi- losophie n'est pas etrangere ä son developpement c'est elle qui a conduit Einstein ä penser que la realite n'avait que faire de sys- temes de reference, que les lois de la nature pouvaient revetir une forme ou ces systemes de reference n'interviendraient pas, autre- ment dit une forme invariante pour les changements de coordonnees. Or, si l'on y reflechit bien, notre seule connaissance du monde exterieur repose sur l'observation de coincidences absolues, ayant chacune un sens independant de tout systeme de coordonnees et le determinisme exige que le cours des phenomenes ne soit autre chose qu'une succession de semblables coincidences s'enchainant les unes avec les autres les lois qui traduisent cet enchainement doivent necessairement pouvoir revetir une forme invariante. Pour la Relativite restreinte chaque systeme d'inertie avait son temps particulier. Dans la Relativite generalisee, au contraire, les systemes d'inertie disparaissent et cette disparition entraine l'im- possibilite d'existence d'un temps commun ä tout un systeme de reference. Seule subsiste la notion de temps propre mesure par l'arc de la trajectoire d'univers que decrit un point materiel deter- mine mais il n'est pas possible d'etablir d'une maniere univoque des relations entre les temps propres des differents points materiels ou, ce qui revient au meme, des differents observateurs d'une maniere generale, parmi les quatre coordonnees qui definissent la situation d'un evenement dans un certain systeme de reference, on ne peut plus dire que l'une d'elles represente le temps.
Previous Page Next Page