2 7 6 D O C U M E N T 1 5 9 A P R I L 1 9 2 2 159. From Paul Colin Bruxelles, 22. 4. 1922 Monsieur le Professeur, C’est avec une bien grande joie que je reçois une lettre de mon ami Romain Rol- land me disant que vous venez de lui exprimer toute votre sympathie pour les idées que nous défendons encore et dont ses «lettres ouvertes» à Barbusse sont le résumé parfait. Je m’empresse de vous envoyer les quatre derniers nos de ma revue, qui, dans toute cette polémique a été l’organe des Rollandistes,[1] et qui vous mettra au courant de tout l’incident, et surtout de l’appel aux intellectuels lancé par nous en février. Je crois que ces renseignements sont de nature à vous intéresser. Je saisis cette occasion pour me rappeler à votre bon souvenir. J’ai eu l’honneur de vous faire visite deux ou trois fois en décembre 1919 à Berlin, après avoir eu celui d’être présenté par vous au public berlinois à une grande séance internationale du «Herrenhaus».[2] Depuis lors, j’ai quitté Clarté que je représentais pendant ce voyage, précisément parce que je n’ai pas voulu me plier aux dogmes et à la disci- pline d’un parti politique et parce que je voulais conserver envers et contre tous l’Indépendance de l’Esprit.[3] En étroite liaison avec Romain Rolland, et les autres intellectuels de notre groupe, j’ai poursuivi en dehors de Clarté le même combat, et j’espère que nous arriverons prochainement à une première victoire dont Rolland lui-même vous fera part et vous parlera. Dans l’espoir d’avoir bientôt l’occasion de vous saluer à nouveau, je vous prie de croire, Monsieur le Professeur, à mes sentiments de respectueuse et très vive ad- miration. Votre fidèle, Paul Colin ALS. Written on letterhead “L’Art Libre. Revue internationale du movement des idées, Avenue de la Cascade, 31, Bruxelles,” and addressed “Paul Colin au Professeur Einstein.” [43 467]. [1]Romain Rolland’s open letters to Barbusse were published in l’Art Libre. [2]Colin was invited by the Bund “Neues Vaterland” in 1919. He was welcomed by Einstein at a meeting in the former Prussian House of Lords (see Vol. 7, Doc. 27). For his visit to Einstein’s home, see Colin 1923, p. 185. [3]Colin had belonged to the liberal wing of the Clarté movement, which he left because the com- munist wing gained the upper hand (Fisher 1988, p. 88).