DOC. 131 DISCUSSION ON RELATIVITY 229 [3] [5] 92 [M. X. Leon.] bulletin de la societe frangaise tement qu'il nous avait ouvert une fenetre nouvelle sur l'eter- nit6 , si je ne considerais comme un devoir d'exprimer k M. Einstein, au nom des membres de cette Societe, notre profonde gratitude pour la simplicity avec laquelle il a accepte de venir s'entretenir avec nous. Qu'il me permette de le lui dire : il n'est pas un etranger pour les savants et pour les philosophes qui sont ici. C'est au debut de 1911 que notre coll&gue Winter publiait son livre sur La methode dans la philosophie des math&matiques, oü il signalait le premier au public philosophique l'importance et la profondeur des vues de M. Einstein. Au mois d'avril de la mĢme annee, lors de la session du 4e Congres international, ä Bologne, Langevin, avec son admi- rable maitrise, r&velait, dans un premier expose oral, aux philo- [4] sophes 6tonn6s mais singulierement captives, les mysteres de la relativite restreinte en octobre, apötre du nouvel Evangile, il reprenait, sous une forme un peu differente, l'exposition des decou- vertes de M. Einstein devant les membres de la Societe frangaise de philosophie. Et hier encore, ä cette session extraordinaire oü avait ete convie M. Einstein et oü ce fut pour tous les assistants une grande deception qu'il ne püt y venir, la seance la plus memorable a sans doute ete celle oü Miss Wrinch, Enriques, Langevin, Pain- leve ont aborde la question des formes les plus recentes de la theorie de la relativite. Aujourd'hui nous nous felicitons de reprendre la discussion en presence du monstre lui-meme pourtant un regret nous etreint le coeur. La Societe frangaise de philosophie comptait parmi ses membres fondateurs un autre savant de genie : il s'appelait Henri Poincare. Or vous savez le röle capital que joua Poincare dans la creation de ce qu'on a appele la mecanique nouvelle, en montrant la part de convention qui existait dans la mecanique classique et en intro- duisant certaines notions fecondes, par exemple la quantity de mou- vement electro magnetique ou la pression appelee pression de Poincare . Mieux encore, dans ses Lecons sur l'electricity et l'optique pu- blikes, il y a plus de vingt ans, en 1901, Henri Poincare examinait les theories de Hertz, de Helmholtz, de Larmor, de J.-J. Thomson, de Lorentz, et ses preferences allaient aux conceptions du celebre phy- sicien hollandais. Parlant notamment de l'experience de Michelson, il ecrivait ces lignes vraiment prophetiques : [7] Je regarde comme tres probable que les phenomenes optiques ne dependent que des mouvements relatifs des corps materiels et cela non pas aux quantites pres de l'ordre du carre ou du cube de [6]