APPENDIX B EINSTEIN DISCUSSES HIS THEORY We present below in transcription excerpts from the account of Einstein’s Paris lectures as published by Charles Nordmann in the Revue des Deux Mondes 9 (1922), May–June, pp. 129–166. In addition to his description of the lectures and discussion sessions given by Ein- stein at the Collège de France on 31 March and on 3, 5, and 7 April and at the Sorbonne on 6 April, Nordmann’s article, addressed to a general audience, contains his own, detailed ex- planations of the special and general theory of relativity. Einstein expose et discute sa théorie C’est sans doute un événement sans précédent que l’exposé récent fait par Einstein de son œuvre au Collège de France joint aux discussions qui ont suivi. Le célèbre physicien s’y est prêté avec une inépuisable patience. On sentait en lui le désir de ne laisser dans l’om- bre aucun malentendu, de n’ignorer aucune des objections, de provoquer au contraire cel- les-ci pour les mieux étreindre face à face et les bousculer. […] A Paris, […] Einstein ne s’est pas contenté de parler didactiquement ex cathedra. Il s’est résolument lancé dans la controverse, répondant publiquement dans des séances de discus- sion désormais fameuses, à tout ce qui lui était objecté ou demandé par quelques-uns des représentants les plus éminents de la science. […] La première séance eut lieu au Collège de France, le vendredi 31 mars à 17 heures, dans cet amphithéâtre VIII, qui, pour être le plus vaste de l’auguste maison, n’en est pas moins ridiculement petit. Dès longtemps avant la séance, la foule des heureux privilégiés, admis à cette audition unique, débordait de toutes parts, jusque dans les couloirs exigus, cette trop modeste salle Einstein allait parler. Et tous ceux qui étaient durent bien convenir, qu’en ce lieu du moins, l’inexistence de l’espace était bien certaine. Il y avait des étudiants, des professeurs, des savants, toute l’élite de la science et de la pensée française, tous les grands noms qui honorent ce pays. Par la densité des assistants, on se fût cru à quelqu’une des séances fameuses, naguère un public idolâtre accourait aux leçons d’un Caro ou d’un Bergson. Mais en y regardant d’un peu plus près, la réminiscence n’était plus exacte. Il y avait vraiment très peu d’actrices en renom et de dames du monde dans ce public dont la compressibilité était mise à si rude épreuve. encore, la sévère honnêteté de M. Langevin avait marqué son passage, et autant on avait été généreux dans la distribution des cartes d'entrée aux hommes de science et d’étude, aux jeunes étudiants même dont la présence [p. 129] [p. 131]
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