A N H O U R W I T H E I N S T E I N 9 1 7 Une rue courte d’un quartier éloigné , tout ·a:ü hat1t de l’imroeubre, un Mbinet infiniment sim- pl’e, demi· obscur, de style an g 1a i s . E x ac t e ment à l’heure qu’il m’a- . vail indiquée, ·ap. · parait M. p’ro- fesseur Einstein, _,cord ial, souriant, · familier. . · -Monsieur Je profes~eur, mille ·et.• mille voix s’é· lèvent”poùr accu-ser. le bellicisme , allemand, la dif-ftcùlté, pour ne pas dire l’impos- . ‘sibililé, d’ une en-1 •EINSTEIN’ . tente franco-alle- m an de perma-[nente . et pour -taxer de chimérique toute es- pérance padiste. Et moi· je cherche, s’il le faut,, avec une loupe, une bl’anche tt~o!Nfer a,’lle- mi,nd-... · -’ ‘l’i! ..’... ·Vous•troÜ’i’.efoz plùs qu’une bran-c)ie,’ tout un arbr,e. Seulement p,a,ci-!fisme •’ est un mot qui sonne m’ai ici et ,n.. y circule pas aisément. Pacffisme •’ lfst’ une ëh’ose, a Ente.nte avec la Fran-):e -c’en ~st· une autre. Cette çlernière t 5t très possible, et la majorité, chez ,trous, la souhaite. ·· , ~ ~ Mai_s.si le paciiisme, c’est·1a Soéïété ~es Na- tions, aiors cela est ,une grande désfllusi)n, pour la masse. l~’.impuis-sanjle ~~ la, Sqc_ii§té !f.es Nation s paraît à ito.us.-v.1s1ble, évidente. , , ·. -Maisj:iensons à ce. qu’étalt Je-mon-ije d’a:1”ant-guerrè,·oli la Société des iNations était.. une ·idée pure réservée ·à .quelques indivi- dus. Auio.urd hui il y a assemblée, discussion, contact. le .sais (),~ •Sont’\es cl ip\omates..et. les . gouver-lnants qui siègent et Je princi-pe de la· souver.aineté-riationale est resté intangi-ble -ce qui . n ‘aôoutit qu’à l’anarchie ~és ‘souverainetés. ‘Que ‘la masse y vo ie uh’ éch\Jc, c’est possitlle ! Nrais·qu _d.~s hommes comme vo~s. sachap,t la d1{J~-culté d’inclure une haute p.ensée’dans la pr~tîq_Ué ·iilternatîonàle portent’ le P/o”ême i.u~am1int,1. ...: , r1 -, r :~,,c~’:e~. p~g_e BVAAljon..’de en~, !l\!llT, ~e, péveloppement ,plus I\’IO.ins füf-tic~lé. Ce. qui est-:~riste, 0’·est que ca ·ne: sott qu ‘·une.comédie, île désir sincère. ‘d’abou\.ir mêmE ·1ehtement, au foné- tio’nne- ment de l’institution n’existe pas. ...,-les incii lents, montrent les r-éi is-’t-a.nces - -:par- exem’p1e· la démiss’ion·.!de·· ~cird’. RWe.i-t Cecil .e.t celle de M. de Jou-,venel. ~ C’éSt:en•e·ffet:.heureu,.. Mais l’An- glehirre.:poursuit inlas’sablement sa po- ‘litiaue qu.~ - coi:npoi:te ‘le•-statu quo en matière d’armeméntS. ‘-11 n’y a pas que l’Angléterre qui ait pour- suivi cet.te politique d’équili·bre 1& France. l’Allemagne, la Russie il’ont tour. .à, to,ur ,pra- tigy~-: Jainais a.vec .’la même ‘constance :que l” Angi,et-er.i:e. . -En .admett_arrt . que les grandes puissances de ‘l’En’tente veuillent désar- ·~er, serai.t-èe possible·· en face !l’une .Jlus- sie armée, dont la volonté procl’amée· est de faire. .surgir-. par la forçe au be-· soin., 181 révo- lution unfvei·sell’e ? F. ‘Je ne crois pas (je sais tout le con-trii:ire) que la Russie”veuille i1I1poS’er la reyolution un.iv.ers~lle ,par une interven”’ ti9~\il-r.rp.é~,pJe ,c.J1-~i ,ql1:i· à .susciter If!-’ ré:vomt1on ‘ptffr ··l’e •6as non par le haut’.. BeaUCO!l-):i de· RùssE!S, et tes- pmîsàbles du mouvem.eJJt: gouve.nnei ne,ntat, m~~ l’Qnt affirmé,,,la Russie ·veut seulement se garder· elle-mêrrie eUe n’attaquera pas une antre puissa,nce. . · -PQu r en-revenir au!lt rapports franco-all emands. pensez-vous ·qu~ l’·oc- èup11:tion’ rhénane soi-t la seule •ea:use de ,fri_c~ion et: qqe. si elle ce.s~aît. èe s~rait d’une”impqrt(\n’ce capitale ? -’.Ce serait très impottant, mai’s trop de ~eus, en France et aille\lrs, son’tinté-.ress.iis à mainten’ir cette ôc~upaÎion’pour que no1:1s _puis ionS: espérer la yoir ces-1 ser . ._ . · -~QLie pensez-vous deila•lettre de M. Foe.rsfer au~~’’T’emps’·,, r · ·.·-··Je n’e J’ai pas lue. Que ·’di-t-elle? · -.En .s.ul:\sha n‘e. que le gouva.r.ne- l’r•t”’l.l \•is1ble et-.’)fficiel lie l’All ‘t”·~ne est ·au~ -mains .des puissa-nces -occulles,’ fid.~_le.s’p.ux tracl!-iio’ls Î:JIPél’isJistés .alle- ·r:n!1 11\les ~! qu’au i re)Tlter .!1-PPel’ de ces ·for.ces ,le peun1e allemand les ralliei:a.-. -Le prcfesse.ur I ’oerste.r est peut-_’êtr” .r.esté ‘.trop --longtemps élojgoé ·le ·.1:.A’lfürrî~.00’ne’’.P.our ‘en- _ap.précier les ·s~n- t11’Q.enJ,s, ll.éeJs_._ .., , . ‘’ ·= Vous .crovez --qu’à Cieux appe!s ·de, .. s.eb\~èlifferent.’l’nn répu1hlica.in. !’•antre Ïtppeyjaliste. actressés au P!’!Uple all~- man’d. cillli-ci. ‘dans sa masse. râ!lieJ’a·i1’ .l..a R,.én11bliqu~ ? .. -C’est 11h. olumen1 certain. Tl y ·a qyèlo,ues partî§s· de l”All’ ma~ne’ iWi la. réponse serait :a:ut.fe. cbmm’e la Bavière. · tiar ·e~emple. peur del’ ra isons hi5\.ori- . 9ues,.,et..i.V’fJ’!Stiques. !\1aJs...pour 1’.ei’i- semble. il n·v a élUCtrn_d,.,ule,à,mon..seni . . -C.ependant la haute bour!iedi-sie a1- lel’n’am!le se .souvient:des réactions “” clifféTe.ntes .? ,. · -Ce :spn~ de.s conv.ep~ion:~ d’attil.,.ud~
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A N H O U R W I T H E I N S T E I N 9 1 7 Une rue courte d’un quartier éloigné , tout ·a:ü hat1t de l’imroeubre, un Mbinet infiniment sim- pl’e, demi· obscur, de style an g 1a i s . E x ac t e ment à l’heure qu’il m’a- . vail indiquée, ·ap. · parait M. p’ro- fesseur Einstein, _,cord ial, souriant, · familier. . · -Monsieur Je profes~eur, mille ·et.• mille voix s’é· lèvent”poùr accu-ser. le bellicisme , allemand, la dif-ftcùlté, pour ne pas dire l’impos- . ‘sibililé, d’ une en-1 •EINSTEIN’ . tente franco-alle- m an de perma-[nente . et pour -taxer de chimérique toute es- pérance padiste. Et moi· je cherche, s’il le faut,, avec une loupe, une bl’anche tt~o!Nfer a,’lle- mi,nd-... · -’ ‘l’i! ..’... ·Vous•troÜ’i’.efoz plùs qu’une bran-c)ie,’ tout un arbr,e. Seulement p,a,ci-!fisme •’ est un mot qui sonne m’ai ici et ,n.. y circule pas aisément. Pacffisme •’ lfst’ une ëh’ose, a Ente.nte avec la Fran-):e -c’en ~st· une autre. Cette çlernière t 5t très possible, et la majorité, chez ,trous, la souhaite. ·· , ~ ~ Mai_s.si le paciiisme, c’est·1a Soéïété ~es Na- tions, aiors cela est ,une grande désfllusi)n, pour la masse. l~’.impuis-sanjle ~~ la, Sqc_ii§té !f.es Nation s paraît à ito.us.-v.1s1ble, évidente. , , ·. -Maisj:iensons à ce. qu’étalt Je-mon-ije d’a:1”ant-guerrè,·oli la Société des iNations était.. une ·idée pure réservée ·à .quelques indivi- dus. Auio.urd hui il y a assemblée, discussion, contact. le .sais (),~ •Sont’\es cl ip\omates..et. les . gouver-lnants qui siègent et Je princi-pe de la· souver.aineté-riationale est resté intangi-ble -ce qui . n ‘aôoutit qu’à l’anarchie ~és ‘souverainetés. ‘Que ‘la masse y vo ie uh’ éch\Jc, c’est possitlle ! Nrais·qu _d.~s hommes comme vo~s. sachap,t la d1{J~-culté d’inclure une haute p.ensée’dans la pr~tîq_Ué ·iilternatîonàle portent’ le P/o”ême i.u~am1int,1. ...: , r1 -, r :~,,c~’:e~. p~g_e BVAAljon..’de en~, !l\!llT, ~e, péveloppement ,plus I\’IO.ins füf-tic~lé. Ce. qui est-:~riste, 0’·est que ca ·ne: sott qu ‘·une.comédie, île désir sincère. ‘d’abou\.ir mêmE ·1ehtement, au foné- tio’nne- ment de l’institution n’existe pas. ...,-les incii lents, montrent les r-éi is-’t-a.nces - -:par- exem’p1e· la démiss’ion·.!de·· ~cird’. RWe.i-t Cecil .e.t celle de M. de Jou-,venel. ~ C’éSt:en•e·ffet:.heureu,.. Mais l’An- glehirre.:poursuit inlas’sablement sa po- ‘litiaue qu.~ - coi:npoi:te ‘le•-statu quo en matière d’armeméntS. ‘-11 n’y a pas que l’Angléterre qui ait pour- suivi cet.te politique d’équili·bre 1& France. l’Allemagne, la Russie il’ont tour. .à, to,ur ,pra- tigy~-: Jainais a.vec .’la même ‘constance :que l” Angi,et-er.i:e. . -En .admett_arrt . que les grandes puissances de ‘l’En’tente veuillent désar- ·~er, serai.t-èe possible·· en face !l’une .Jlus- sie armée, dont la volonté procl’amée· est de faire. .surgir-. par la forçe au be-· soin., 181 révo- lution unfvei·sell’e ? F. ‘Je ne crois pas (je sais tout le con-trii:ire) que la Russie”veuille i1I1poS’er la reyolution un.iv.ers~lle ,par une interven”’ ti9~\il-r.rp.é~,pJe ,c.J1-~i ,ql1:i· à .susciter If!-’ ré:vomt1on ‘ptffr ··l’e •6as non par le haut’.. BeaUCO!l-):i de· RùssE!S, et tes- pmîsàbles du mouvem.eJJt: gouve.nnei ne,ntat, m~~ l’Qnt affirmé,,,la Russie ·veut seulement se garder· elle-mêrrie eUe n’attaquera pas une antre puissa,nce. . · -PQu r en-revenir au!lt rapports franco-all emands. pensez-vous ·qu~ l’·oc- èup11:tion’ rhénane soi-t la seule •ea:use de ,fri_c~ion et: qqe. si elle ce.s~aît. èe s~rait d’une”impqrt(\n’ce capitale ? -’.Ce serait très impottant, mai’s trop de ~eus, en France et aille\lrs, son’tinté-.ress.iis à mainten’ir cette ôc~upaÎion’pour que no1:1s _puis ionS: espérer la yoir ces-1 ser . ._ . · -~QLie pensez-vous deila•lettre de M. Foe.rsfer au~~’’T’emps’·,, r · ·.·-··Je n’e J’ai pas lue. Que ·’di-t-elle? · -.En .s.ul:\sha n‘e. que le gouva.r.ne- l’r•t”’l.l \•is1ble et-.’)fficiel lie l’All ‘t”·~ne est ·au~ -mains .des puissa-nces -occulles,’ fid.~_le.s’p.ux tracl!-iio’ls Î:JIPél’isJistés .alle- ·r:n!1 11\les ~! qu’au i re)Tlter .!1-PPel’ de ces ·for.ces ,le peun1e allemand les ralliei:a.-. -Le prcfesse.ur I ’oerste.r est peut-_’êtr” .r.esté ‘.trop --longtemps élojgoé ·le ·.1:.A’lfürrî~.00’ne’’.P.our ‘en- _ap.précier les ·s~n- t11’Q.enJ,s, ll.éeJs_._ .., , . ‘’ ·= Vous .crovez --qu’à Cieux appe!s ·de, .. s.eb\~èlifferent.’l’nn répu1hlica.in. !’•antre Ïtppeyjaliste. actressés au P!’!Uple all~- man’d. cillli-ci. ‘dans sa masse. râ!lieJ’a·i1’ .l..a R,.én11bliqu~ ? .. -C’est 11h. olumen1 certain. Tl y ·a qyèlo,ues partî§s· de l”All’ ma~ne’ iWi la. réponse serait :a:ut.fe. cbmm’e la Bavière. · tiar ·e~emple. peur del’ ra isons hi5\.ori- . 9ues,.,et..i.V’fJ’!Stiques. !\1aJs...pour 1’.ei’i- semble. il n·v a élUCtrn_d,.,ule,à,mon..seni . . -C.ependant la haute bour!iedi-sie a1- lel’n’am!le se .souvient:des réactions “” clifféTe.ntes .? ,. · -Ce :spn~ de.s conv.ep~ion:~ d’attil.,.ud~

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