D O C . 15 2 O N M E Y E R S O N S B O O K 261 A propos de « La Déduction Relativiste » de M. Émile Meyerson [i] Il est aisé de mettre en évidence ce qui fait le caractère unique de ce livre. Il a pour auteur un homme qui a su saisir les voies de pensée de la physique moderne et qui a, de plus, pénétré profondément l’histoire de la philosophie et celle des sciences exactes, muni d’un coup d’œil sûr permettant de déceler, dans le domaine psychologique, les connexions internes et les ressorts qui font agir les esprits. Finesse du logicien, instinct du psycho- logue, vaste savoir, simplicité de l’expression se trouvent ici heureusement réunis. L’idée fondamentale et directrice de M. Meyerson me paraît être qu’on ne peut parvenir à la théorie de la connaissance par l’analyse de la pensée et par des spéculations d’ordre logique, mais seulement par la considération et la compréhension intuitive des constatations d’ordre empirique. Les « constatations empi- riques » sont ici constituées par l’ensemble effectivement donné des résultats scientifiques, et par l’historique de leur origine. L’auteur semble avoir eu l’impression que le problème principal était celui des relations entre la connaissance scientifique et le contenu des faits d’expérience : dans quelle mesure peut-on parler d’une méthode inductive, dans quelle mesure d’une méthode déductive dans les sciences? Il repousse, et même combat avec une sorte de passion, le positivisme pur et simple ainsi que le pragmatisme. Les événe- ments et les faits d’expérience sont bien à la base de toute science, mais ce ne sont pas eux qui en forment le contenu, l’essence même, ils constituent seulement les données qui font l’objet de cette 11 V ol. 105 [2]
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