D O C . 15 2 O N M E Y E R S O N S B O O K 263 A . EINSTEIN. LA «DÉDUCTION RELATIVISTE» DK E. MEYERSON 163 de déduction de la théorie de la Relativité. Il faut ici bien avoir soin de ne pas prendre ce système pour un mode de penser nou- veau, distinct de celui de l’ancienne physique (ainsi que pour- raient le suggérer certains passages du livre). La théorie de la Relativité n’a jamais eu de pareilles prétentions. Partant de l’idée, rendue plausible par de nombreuses observations sur la lumière, l’inertie et la gravitation, qu’il n’y a pas d’état de mouve- ment physiquement privilégié principe de relativité —, elle pose ce principe sous la forme de cette proposition : « Les équations de la physique doivent être covariantes par rapport à des transfor. mations ponctuelles quelconques du continu à quatre dimensions spatio-temporel. » A ce principe elle adapte les lois fondamentales de la physique sous leur forme antérieurement connue, avec les plus faibles modifications possibles. Le principe de relativité ou mieux de covariance à lui seul serait une base beaucoup trop générale pour qu’on puisse établir sur ce seul fondement l’édifice de la physique théorique. Ce n’est pas la théorie physique tout entière qui est neuve, c’est uniquement son adaptation au principe de relativité. Il me semble qu’à tout prendre, l’auteur partage entièrement cette manière de voir, car il insiste à maintes reprises sur la conformité essentielle de la pensée relativiste aux lois et aux tendances générales déjà manifestées antérieurement par la science (La déduction relativiste, pp. xı, 61, et 227 sqq. notamment 247 et 251). D’autre part, le principe de relativité, considéré en lui-même, apparaît comme beaucoup mieux établi par l'expérience que la forme actuelle de la théorie, résultant d’une adaptation de la science antérieure. Nous ne sommes pas certains, en ce moment, mais nous sommes fondés à craindre que les concepts de « champ métrique » et de « champ électromagnétique » ne se montrent insuffisants pour l’interprétation des faits relatifs à la théorie des quanta. Mais l’idée que le principe de relativité lui-même pour- rait être alors renversé mérite à peine d’être prise sérieusement en considération. Mais l’important pour M. Meyerson, c’est que l’édifice intellec- tuel de la physique acquiert, à un degré jusqu’alors inconnu, par son adaptation au principe de relativité, le caractère d’un système strictement logique et déductif. M. Meyerson ne fait d’ailleurs pas [5] [6] [7] [8] [9] [10]
Previous Page Next Page